Ebook gratuit Le perdant radical: Essai sur les hommes de la terreur, by Hans-Magnus Enzensberger
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Le perdant radical: Essai sur les hommes de la terreur, by Hans-Magnus Enzensberger
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Détails sur le produit
Broché: 64 pages
Editeur : Gallimard (19 octobre 2006)
Collection : HORS SER CONNAI
Langue : Français
ISBN-10: 2070781771
ISBN-13: 978-2070781775
Dimensions du produit:
20,5 x 1,1 x 14 cm
Moyenne des commentaires client :
3.8 étoiles sur 5
10 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
259.171 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
Le thème est intéressant : l’auteur allemand, Hans Magnus Enzensberger, montre que les forcenés massacrant des gens dans un lycée, comme nous l’avons vu plus d’une fois notamment aux Etats-Unis, les candidats aux attentats-suicide, ou encore les pères de famille qui tuent leur femme et leurs enfants avant de se suicider, ont un point en commun : ce sont des perdants radicaux. En ce sens qu’ils veulent faire payer aux autres leur vie ratée. Par le moyen de la recherche de bouc émissaire, le recours à la violence et au meurtre. En cherchant finalement à se punir et punir les autres de leur propre échec.Ce que l’on craint, chez le perdant radical, c’est qu’il est imprévisible et ne laisse rien paraître. Difficile de le distinguer, même pour un psychologue parmi ses centaines de patients. Or, à tout instant il peut laisser aller sa folie meurtrière, sous le moindre prétexte, même anecdotique, comme une simple plaisanterie, une simple remarque ou un simple regard. « Il est incapable, nous dit Hans Magnus Enzenberger, de tenir compte des sentiments d’autrui ; mais ce qu’il ressent lui-même est sacré ».L’analyse qui suit est intéressante : l’auteur se réfère aux progrès enregistrés depuis 200 ans dans de nombreux domaines, remarquant que la misère humaine n’en a pas disparu pour autant. Mieux encore, ils ont fait émerger de nouveaux droits, de nouvelles attentes, de nouvelles exigences.En somme, plus les progrès sont un succès, plus ils sont perçus comme allant de soi et plus on juge les maux qui restent comme inacceptables. Dans le cas du perdant radical, c’est pire encore : plus la comparaison avec les autres est à son désavantage, plus sa rage meurtrière a des chances d’éclater. Et il doit donc trouver des coupables qui sont responsables de son sort. Ils peuvent faire partie de son entourage comme être issus des traditionnelles théories du complot, parmi lesquelles « la faute des Juifs » est presque toujours présente.Dans sa quête de destruction et d’auto-destruction, la médiatisation de son acte sera un motif de satisfaction supplémentaire. Dont on sait, à travers l’exemple des mineurs meurtriers de masse aux Etats-Unis, à quel point ils entraînent des situations mimétiques.Partant de là , rien de si surprenant à ce que le perdant radical se laisse entraîner par une pulsion de mort. Pire lorsqu’il trouve refuge dans un cercle de perdants qui l’accueille chaleureusement et lui témoigne son respect ; si on y ajoute un détonateur idéologique (religieux, politique, nationaliste, communiste, raciste).On peut penser aussi bien aux sectes, aux organisations terroristes ou révolutionnaires, ou à des tas d’autres situations qu’à l’ascension d’Adolphe Hitler au pouvoir comme l’évoque l’auteur, « qui tire sa force d’attraction du fait qu’il se présente lui-même comme un perdant obsessionnel », ses adeptes et partisans – qu’il méprise en sachant qu’il s’agit de perdants – n’ayant aucune valeur à ses yeux. Pas plus que celle des autres.Hans Magnus Enzenberger peut alors s’intéresser au cas de l’islamisme qui, bien que s’étant détourné du centralisme des groupes précédents, ainsi en phase avec son époque, peut puiser à volonté dans l’arsenal abondant de ses nombreux prédécesseurs. Jusque dans leurs postures et leurs mimiques.Très inspirés, en particulier, des précurseurs européens, et surtout du totalitarisme communiste, leurs adversaires préférés demeurent les mêmes : l’Amérique, l’Occident décadent, le capital international, le sionisme. Sans oublier les Infidèles, et les très nombreux musulmans considérés comme dissidents. Soit un total de 5,2 milliards d’êtres humains.Forts de leur maîtrise des technologies modernes et des médias - inspirés de leur ennemi occidental – ils ont acquis une puissance et une notoriété universelle jamais égalée. Et c’est dans l’histoire du monde musulman, ses moments de gloire, puis ses errances passées, que l’auteur vient trouver des explications. Il en ressort, nous dit-il, une blessure narcissique qui débouche pour certains sur la recherche de coupables et sur des théories conspirationnistes. Des groupes de perdants radicaux se forment alors.Dans ce contexte, l’attentat-suicide permet au perdant radical de « donner libre cours autant à ses fantasmes mégalomanes qu’à sa haine de soi (…) Le courage par lequel il se distingue est celui du désespoir. Son triomphe réside dans le fait qu’on ne peut ni lutter contre lui ni le punir, puisqu’il s’en charge lui-même ».Contrairement aux autres guérillas, en revanche, ils ne cherchent aucunement à s’assurer le soutien des populations civiles. Ce qui explique que leurs cibles soit indifférenciées (civils, militaires, hommes, femmes, musulmans comme non musulmans).« Que la terreur ne nuise pas seulement à l’image de l’Islam, mais aussi aux conditions de vie de ses fidèles à travers le monde entier, ne dérange pas plus les islamistes que l’anéantissement de l’Allemagne ne dérangeait les nazis. Avant-gardistes de la mort, la vie de ceux qui partagent leur foi est le dernier de leurs soucis. Aux yeux des islamistes, le fait que la plupart des musulmans n’ont aucune envie de se faire exploser ou de faire exploser les autres ne signifie qu’une chose : ils ne méritent rien de mieux que d’être eux-mêmes liquidés. Car le but du perdant radical est justement de faire du plus grand nombre possible des perdants. Que les islamistes soient eux-mêmes en minorité ne peut signifier qu’une chose à leurs yeux : ils sont des Elus. »
C'est un livre d'un grand enseignement. Il y a du recul et une emprise historique que nous n'avons en occident pas l'habitude de lire ni de voir. Enfermés dans des dogmes démocratiques, nous refusons d'accepter que des gens, venus d'autres horizons, pensent et surtout agissent selon des critères opposés aux nôtres. Il n'est pas bon de vouloir tout voir en rose, de croire que le monde est un bisonours ou que tous nos voisins nous veulent du bien. Il est surtout regrettable que nous tenions compte des souhaits des minorités quant ceux-ci vont à l'encontre de nos valeurs historiques, culturels et familiaux. Tout cela est bien mieux exposé dans le livre.
Un livre court mais dont l'argumentation est imparable. Les événements récent apportent, s'il en était besoin, une confirmation des thèses de Hans Magnus Enzensberger.
L'auteur, toujours indépendant de toute influence, démystifie par tous les cotés le terrorisme contemporain et, en même temps, il énonce d'importants éléments d'explication qu'il
Avec une écriture aussi juste et une explication aussi profonde l'auteur rend ce livre d'une lecture très fluide!À lire et à relire
des portes ouvertes, du déjà dit et entendu, un côté brèves de comptoir de type TF1, des affirmations non démontrées, du bla bla très commercial sur un ton peremptoire d'universitaire qui sait tout, ça peut plaire à qui veut entendre ce dont il est déjà convaincu, mais pour ma part je suis resté sur ma faim ...de comprendre cette radicalisation marginale qu'elle soit islamique, catholique ou juive. Le processus universel de haine des autres qui, pour ceux là s'appuie sur la "foi" religieuse, est totalement passé aux oublitettes. Sur la question de la frustration, seule porte d'entrée ici, ADORNO avait depuis longtemps entr' ouvert des portes beaucoup plus riches.
difficile à accrocher , ceci dit je ne suis pas une grande lectrice :-(..................................................................................................................................................................................................
Quand je vois que ce livre a été écrit en 2006, je trouve très intéressante l'analyse faite par l'auteur, c'est remarquable et percutant.Ce livre très synthétique pourtant écrit en 2006 donne un éclairage sur les actes terroristes d'aujourd'hui.
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